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TEMOIGNAGES : du Tibet à la France

  • Servons la Fraternité
  • 1 févr. 2017
  • 2 min de lecture

Rencontrées à la Péniche "Je sers", Kalsang et Jamyang sont Tibétaines. Elles ont fui leur pays pour la France et évoquent pour nous leur expérience.

Kalsang : c’est difficile de changer de pays, on ne peut pas faire d’études, on voyage tout le temps

Ma mère a chanté pour l’anniversaire du Dalaï Lama, en juillet 2007. Cela lui a causé des problèmes avec la politique du pays et la Chine. Elle devait partir.

Nous sommes partis en famille en 2008, pour le Népal. Puis, nous sommes partis pour l’Inde car on ne pouvait plus rester au Népal. Finalement, ma mère a obtenu le statut de réfugiée politique en France et nous l’avons tous rejoint en 2013, mon père, mes frères et moi. Pour certains compatriotes, le voyage de départ à travers les montagnes est très difficile. Moi, j’avais 7 ou 8 ans, je ne m’en rappelle pas bien.

C’est difficile de changer de pays, on ne peut pas faire d’études, on voyage tout le temps. J’ai étudié un peu au Népal, en anglais. J’ai été obligée de tout recommencer, j’ai obtenu une équivalence du bac en France, mais le français était un problème pour moi.

La langue coupe les liens avec les autres. La langue est toujours un problème difficile. Aujourd’hui, j’ai des papiers, je parle à peu près français et je suis embauchée en service civique pour la traduction tibétain-français. En France, on est libre ! (Grand sourire) Au Tibet et au Népal, on ne l’était pas, on ne pouvait rien faire.

Je suis bouddhiste, pas trop pratiquante. Je sais que la vie change tout le temps, qu’on ne peut rien changer.

Jamyang : Si je n’ai pas de papiers, je suis comme un animal….

Je suis arrivée en France en juillet 2016, mais je suis partie du Tibet en 2011. A ce moment-là, la Chine avait fait une campagne de signatures pour empêcher le Dalaï lama de venir au Tibet ; j’ai refusé de signer. La police chinoise arrêtait ceux qui n’avaient pas signé. Je suis partie précipitamment, avec des amis. J’ai été au Népal, j’ai dû quitter aussi car c’était comme au Tibet. Je suis allée en Belgique parce qu’un oncle m’avait dit d’aller là-bas. J’ai eu un petit copain en Belgique qui m’a aidé. Maintenant, je le vois par internet.

C’est très dur de vivre sans papiers, on ne peut rien faire. Si je n’ai pas de papiers, je suis comme un animal, pas comme un humain.

Des amis tibétains m’ont proposé de venir en France. Ici, à la péniche, j’ai de la chance. Je dors, je mange, je suis en sécurité. Je suis bouddhiste ; j’ai toujours prié le matin et le soir. Ça m’a aidée. Je rêve d’avoir mes papiers et d’apprendre mieux le français, de chercher du travail, de vivre ici. J’aimerais faire des études ; au Tibet, on ne peut pas étudier.

J’aimerai la liberté pour le Tibet, qu’on ne soit pas obligés d’aller dans un autre pays. Je peux téléphoner au Tibet pour pas très cher ; Maman pleure quand elle m’entend. En plus, on ne peut rien dire par téléphone, tout est écouté. Cette semaine, deux tibétains sont arrivés ici ; ils venaient de mon village, ils m’ont donné des nouvelles de ma famille. Quelle joie !


 
 
 

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